LESIMPLE Max
Max Lesimple est né le 17 janvier 1911 à Bourges, dans le Cher. Son père était, indique-t-il, employé de bureau principal à l‘Ecole Centrale de Polytechnique et avait des « relations communistes ».
Il avait obtenu le CEP, avait suivi un an de cours supérieur et avait eu le CAP de tourneur ajusteur à Bourges en 1924, où il avait été apprenti pendant trois ans et demi, à l’usine à gaz de Bourges.
Il avait fait son service militaire pendant trois ans dans le 150ème Régiment des chars de combat, en 1920, comme « dépanneur spécialisé » (autos et chars de combat).
Il travaillait comme ouvrier tourneur sur métaux, syndiqué à la CGT depuis 1936. Il était également spécialiste de dépannage de voitures automobiles et chauffeur toutes catégories. Il travaillait aux mines d’Alès (Gard) comme tourneur ajusteur avant de partir pour l’Espagne et gagnait 6,30 francs de l’heure avec les primes. Il s’était syndiqué à la CGT, et avait adhéré à la FSI.
Il avait adhéré aux Jeunesses communistes à Bourges (dont il a été trésorier de cellule et régional de 1926 à 1930, et où il participait à un groupe théâtral) en 1925 et au PC en 1926. Il dit s’être intéressé au mouvement du prolétariat dès 1925, « étant un jeune exploité ». Il a participé à plusieurs manifestations et grèves notamment en 1936.
Il lisait L’Humanité, Avant-Garde, Regards, L’Emancipateur et la Vie ouvrière. Et il avait lu aussi Marx, Fils du peuple (Thorez), La Terre (Zola), La Mère' (Gorki), La main tendue aux catholiques (brochure du discours de Thorez en avril 1936), le programme du Front populaire. Il s’intéressait à la politique intérieure et internationale.
Il était célibataire au moment de son départ pour l’Espagne. Il s’y rend par l’intermédiaire de Camille Méjean, secrétaire permanent de la bourse du travail d’Alès (Gard).
L’Espagne
Après avoir franchi illégalement la frontière (voir article Passage clandestin des Pyrénées), il arrive à Figueras, via Espolla, le 18 février 1938.
Il est affecté, comme soldat, le 2 avril 1938 à la 1ère Compagnie du Bataillon Vaillant-Couturier de la 14ème BI. En mai 1938, il est nommé caporal , chef d’escadron, fourrier de Compagnie, par avis officiel de la Brigade.
Il combat en première ligne en mars-avril lors de l'Offensive franquiste d’Aragon, à Caspe. Blessé le 10 août 1938, à la tête dans les combats de la Bataille de l’Ebre, il est hospitalisé dans plusieurs hôpitaux pendant un mois et 13 jours.
Il avait adhéré au SRI (voir article Solidarité) en juin 1938.
Un rapport souligne sa « bonne éducation politique » mais indique qu’il ne « savait pas conduire une discussion ». Le même rapport met en avant sa bonne éducation militaire et son très grand courage.
Dans le formulaire de rapatriement, il dit avoir étudié les 13 points du gouvernement Negrin et pense que ces points ont eu une répercussion internationale et nationale « surtout dans l’armée fasciste ».
Il juge que la politique du Front populaire espagnol est « à l’heure actuelle saine » et considère que les Brigades internationales ont joué « un grand rôle en Espagne » où elles ont éduqué dans le domaine militaire les jeunes cadres de la République espagnole ».
Il pense, une fois rentré en France, pouvoir aider les organisations antifascistes à soutenir la lutte de la jeune république espagnole.
Il souhaite être rapatrié à Bourges où il y retrouvera son père, sa mère et un frère. Il est effectivement rapatrié en décembre 1938, avec la mention « Bon. Politiquement assez développé. A aider. »
Sources
RGASPI (Moscou, F.545. Op.3 D.369, Op.6. D.45, D.1044 et D.1282)