MAERTENS Maurice
Maurice, Jean, Corneille Maertens est né le 23 décembre 1903, rue d'Aire à Hazebrouck (Nord). Son père, Achille, était paveur et sa mère, Marie Louise Dujardin, couturière. Il avait deux frères, Paul et Jean ; ce dernier fut également Brigadiste : Jean MAERTENS.
Titulaire du CEP, il s'ouvrit à la politique, influencé par son père alors militant socialiste fondateur de la section de Hazebrouck de 1919 à 1920. Maurice participa à diverses grèves à partir de 1920 dont celles en faveur de Sacco et Vanzetti.
Il adhéra aux Jeunesses Communistes en 1920 dont il sera secrétaire de section.
Il accomplit son service militaire en 1923 à Metz durant 18 mois dans l'Infanterie au 16e Bataillon de Chasseurs à Pied.
Selon ses divers emplois, il sera adhérent à la CGT des Métaux de 1925 à 1927, du Livre de 1927 à 1931, des Transports de 1935 à 1936 et du Bâtiment de 1936 à 1937. Il adhéra au Parti Communiste au retour de son service militaire en 1925. Il fut délégué comme représentant de l’entreprise La Française de Levallois au congrès ouvrier contre la guerre qui se tint les 4 et 5 juillet 1925. Il faisait partie de la cellule Moulin [illisible] de 1927 à 1929. Personnel de l'Humanité 1929-1931, il fut gérant successivement de la Chaîne Rouge, organe mensuel de défense des travailleurs des établissements Citroën et de l’Enchaîné du Nord. Ceci lui valut plusieurs inculpations, 14 mois de prison et des amendes par les tribunaux de Lille et de Valenciennes pour "diffamations et provocation de soldats à la désobéissance". Ce qui l'obligea à vivre sous une fausse identité car recherché par la police jusqu'en 1934.
Il milita successivement à la cellule Coudreaux de Chelles 1931 à 1934, et à la cellule 216 de Villeparisis (Seine et Marne) 1934 à 1937. Afin de parfaire son éducation politique, il suivra les cours du parti. Il était lecteur de L'Humanité et de Front rouge, d’ouvrages sur le Marxisme, sur les principaux dirigeants de la révolution Russe, et fut particulièrement intéressé par le mouvement du Front Populaire. Il était également adhérent aux Amis de l'Union Soviétique et responsable local du comité d'aide à l'Espagne.
Avant son départ comme volontaire en Espagne républicaine, il exerçait la profession de chauffeur-livreur à la société Peinture et Publicité à Clichy (Seine) pour un salaire de 40 Francs par semaine.
Il vivait probablement maritalement ce qu'il indique dans sa première biographie militante, qu'il signe le 27 juillet 1938, avec Marthe Guérin également membre du PCF. Ils étaient domiciliés 73, rue Charles Gide à Villeparisis (Seine-et-Marne).
L'Espagne
Maurice Maertens arrive illégalement en Espagne (voir l'article Passage clandestin des Pyrénées) recruté par le centre Mathurin-Moreau le 16 décembre 1937, via Massanet, avec un groupe de 35 volontaires. Il rejoint Albacete le 18.
Affecté au Bataillon de renfort de la 14e BI à Villanueva de la Jara, il suit les cours des commissaires de guerre et intègre le 3e groupe de formation. Son formateur regrette qu’il ne sache pas « se rendre sympathique », et qu’il ait « un caractère tourmenté ». De plus il est « résistant à l’auto-critique, peut difficilement faire un commissaire ».
Nommé délégué le 16 février 1938 au commissariat général d'Albacete, il intègre la maison de Prévention jusqu'en mai 1938, puis délégué dans une Compagnie de fortifications à Castelldefelds. Il est ensuite nommé au Service Sanitaire International jusqu'en septembre, Hôpital n°4 de S’Agaró. Le 12 septembre, il est transféré au 3 e. Bataillon André Marty (Ordre du jour n° 513).
Il n'a jamais été au front hormis durant la période du 12 au 29 septembre où il participe aux combats de Gandesa (Bataille de l’Ebre) en qualité de commissaire adjoint de la 3e Compagnie du Bataillon André Marty.
Dans sa deuxième biographie militante qu'il complète le 7 novembre 1938, il répond au questionnaire concernant les 13 points du gouvernement d'union nationale de Negrin en ces termes :
Qu'en penses-tu?
‘’Qu’ils constituent la constitution en temps de guerre d’une véritable République Populaire’’».
Que penses-tu des brigades internationales, de leur organisation politique et militaire et du rôle qu’elles ont joué en Espagne ?
’’Après avoir été l’exemple qui a amené le peuple espagnol à forger son armée Populaire avec un Ct unique, elle est aussi un grand champ d’expérience pour les militants en vue des luttes futures’’
Qu'as-tu appris en particulier, dans le domaine politique ou militaire depuis que tu es en Espagne?
" Elève de l'école des Commissaires Politiques de Villanueva de la Jara, j'étais chargé de l'éducation politique du groupe Franco-Belge au centre de regroupement de S'Agaro et pour cette raison, j'ai étudié les problèmes espagnols."
Lucien Bigouret,Lucien BIGOURET, responsable de l'Organisation du Parti au sein de la 14e Brigad, dans un rapport qu'il établit lors du retrait des Brigades, le qualifie en ces termes: "A fait son travail régulièrement dans les tâches qui lui ont été confiées, est venu en renfort a la Brigade lors des derniers combats, il s'est bien comporté". "Education politique assez bonne, nous ne pouvons pas dire exactement quel travail politique il a réalisé étant donné son court séjour à la Brigade". "Assez mauvais caractère, à cause de cela, ne peut être un homme de masse". "Discipliné, sérieux, courageux, pas très sympathique étant donné son caractère".
La Résistance
Militant communiste clandestin dès 1940 et résistant, adjudant FFI, Maurice Maertens fut tué le 21 août 1944 à l’angle des rues de la Goutte d’Or et des Gardes dans le 18 e arrondissement lors de la libération de Paris.
Maurice Maertens est répertorié sur la liste des résistantes et résistants, homologués FFI, dossier administratif référencé GP 16 P 382605 publiée par le Service Historique du Ministère de la Défense
Sources
RGASPI (Moscou, F. 545. Op.2. D.303) - RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 6. D. 35. D. 1042 et 1294) - Arch Départ du Nord Cote 3E3917,Etat Civil , acte de naissance n° 301 du 23 décembre 1903 - Service historique de la Défense - https://maitron.fr/spip.php?article119362