MAROUZE Georges
Voici la biographie que Georges Arthur Marouzé, né le 22 juillet 1893 à Helesme (Nord) a remplie en Espagne :
« Fils de parents français, ouvriers, mon père mineur de houille, ma mère ménagère, tous deux encore vivants, âgés respectivement de 72 ans et 68 ans.
J’ai fréquenté l’école jusqu’à l’âge de 10 ans. Dès cet âge pour aider la famille de 11 enfants dont je suis l’ainé, j’ai travaillé aux champs.
Dès l’âge de 13 ans je m’embauche comme galibot aux mines de Dourges (Pas de Calais). Mon père vieux socialiste syndicaliste m’emmène à la section pour m’inscrire au syndicat.
Dès ce moment voulant parfaire mon instruction scolaire, je fréquente les cours du soir par intermittence.
A 18 ans, je donne mon adhésion à la Jeunesse Lyrique Socialiste, organisation de propagande pour la solidarité aux nécessiteux. Je n’y avais pas de responsabilités.
A 21 ans, je pars pour être soldat, dans l’artillerie à cheval. J’ai été puni de -- jours de prison parce que mon cheval avait reçu un coup de pied par un autre cheval.
En 1914, la guerre nous surprend à la caserne et j’ai été sur le front jusqu’en juillet 1917. Jamais blessé, ni malade.
A cette date en ma qualité de mineur, je suis envoyé aux mines de Cagnac (Tarn) pour travailler à l’extraction de charbon.
En 1919, une grève pour augmentation de salaires éclate, j’y ai pris une part active et nous avons ensemble obtenu satisfaction. A l’occasion d’une élection pour un délégué mineur, je fus un des artisans de la chute d’un agent des compagnies minières.
En 1920, je rentre en France, aux mines de Courrières, je suis marié et nous avons un enfant, ma femme est ménagère et ses parents sont des admirateurs de l’église Evangélique. Je travaille aux mines de Noeux et je commence à prendre le chemin de la lutte revendicative et politique. Je donne mon adhésion au Comité Synd. Révolutionnaire qui a formé par la suite à la CGTU.
Je participe ensuite politiquement à la constitution des Comités de la IIIème Internationale. En 1920 décembre j’adhère au PCF et de suite je deviens membre du Bureau de Section.
En 1924, à la réorganisation du PC sur la base de cellules d’entreprises, je deviens secrétaire d’une cellule de 25 membres.
Je n’ai jamais quitté le Parti depuis cette date. J’ai été secrétaire de Rayon par la suite (Hénin-Liétard) et membre du Cté de Régional du Nord. Je l’ai été jusqu’en 1931 date à laquelle j’ai fait partie des brigades de choc dans les mines, région du Nord, en faveur de l’unité syndicale.
J’étais membre du Secours Rouge International et en 1932. J’ai été Secrétaire Régional par intérim jusqu’en 1933. J’ai participé à toutes les manifestations de masse organisées. J’ai participé à de nombreuses Conférences Nationales et Régionales ; politiquement, syndicalement et pour la solidarité.
Je n’ai jamais été en prison, une seule condamnation d’amende de 72 francs pour la manifestation du 3.8.29 à Lille contre la guerre.
J’ai écrit des articles pour nos journaux d’avant-garde.
Mon activité militante m’a valu d’être révoqué des mines en 1926, j’ai été au chômage pendant un court laps de temps. J’ai milité également pour l’obtention d’avantages pour nos camarades.
Je travaillais avant de venir en Espagne dans une Coopérative ouvrière qui compte 2500 membres. J’étais magasinier responsable d’une succursale à Noyelles- Godault.
Durant ma vie, j’ai été plusieurs fois candidat comme délégué mineur, au moment d’être élu je fus révoqué. J’ai également été candidat aux élections municipales et aux dernières de 1935, je fus le candidat qui obtient le plus de voix : 1875 contre 1824 au candidat le plus favorisé SFIO.
En février 1937, sollicité par mon parti, je viens en Espagne où je suis affecté au service du personnel jusqu’à la date où est écrite cette biographie succincte.
J’ajoute que j’appartenais à toutes les organisations d’avant-garde. J’ai pris la parole dans différents meetings ou conférences. J’ai également porté la contradiction chez nos Cdes. socialistes et chez nos adversaires. J’ai fait la campagne contre l’expulsion du Cde Olzansky. J’étais présent lors de l’assassinat de l’ouvrier Joseph Fontaines à Hènin-Liètard, le 14 avril 1934.
J’ai milité particulièrement et pendant longtemps avec nos camarades de l’émigration.
J’occupe aujourd’hui le poste responsable du Service du personnel de la 14e Brigade au grade de lieutenant. Je n’ai jamais été sur le front que quelques semaines pour raison de service. »
La Résistance
Georges Marouzé fit partie des FTP de la région Nord.
Silicosé, il décède le 30 avril 1947 à la Grand’Combe (Gard) où il travaillait dans les mines de charbon.
Sources
Bastide, Christine (arrière-petite-fille de Georges Marouzé), témoignage
RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 6. D. 1299).