Murcia

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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"La ville des blessés"

Avec ses quatre hôpitaux, Murcia était surnommée « la ville des blessés ».

Gusti Jirku dans la brochure « Nous luttons contre la mort ! » décrit

« Quatre hôpitaux des Brigades internationale, dirigés par des médecins de toutes les nationalités, reçoivent des blessés espagnols et des camarades de tous les pays du monde.

Tout d’abord, grâce à l’aide des autorités espagnoles un grand gymnase a été transformé en hôpital chirurgical. On l’a appelé « Pasionaria ». Ici, on peut soigner jusqu’à 400 blessés.

Un peu plus tard, notre camarade, la doctoresse Suzanne Heck a découvert le magnifique bâtiment de l’université avec ses grandes salles claires et son jardin entouré de colonnades. […] L’Université comprend : des salles d’opération, une salle de stérilisation dont les appareils ont été construits selon les croquis de Suzanne Heck, un laboratoire de radio, dirigé par le radiologue allemand Dr. Blank, des salles d’orthopédie, installée par le chirurgien Langer, pour les fractures et les extensions, une salle de massages et de gymnastiques, un atelier pour des prothèses mobiles, des salles frigorifiques, salles à manger, piscine, bibliothèque, cantine, etc. Cet hôpital peut loger 500 personnes, personnel inclus.

Il y a quelques mois un luxueux hôtel, tout juste achevé, fut offert aux Brigades Internationales par le Secours Rouge Espagnol et reçoit aujourd’hui 200 cas chirurgicaux légers. Cette maison ornée de fleurs comprend non seulement toutes les acquisitions modernes de la chirurgie de guerre mais aussi des salles culturelles et un grand toit en terrasse.

Le quatrième hôpital n’est destiné qu’aux maladies internes. En ce moment on est en train d’installer un laboratoire de chimie et un grand cabinet dentaire. »

Le premier hôpital, Pasionaria fut inauguré officiellement fin décembre 1936 avec un grand meeting. Casa Roja existait déjà en avril 1937 et l’hôpital Federica Montseny fut inauguré le 30 avril 1937.

Les blessés parrainaient une garderie infantile, en versant trois jours de solde par mois, le « Campo de niños General Lukas ». Celui-ci fut inauguré le 18 juillet 1937 « Tous les jours, longtemps avant deux heures, les enfants du « Camp du Général Lukacs » se trouvent rassemblées devant la grande porte. Ils sont 330 que les camarades sont allés chercher dans les nombreuses maisons de réfugiés de Murcia et qui passent leur après-midi au Camp.»

Murcia était aussi une destination pour les permissionnaires. Felipe MARTINEZ ROBLES conte qu’« Après la bataille de Guadalajara, nous sommes allés nous reposer à Murcia pendant trois semaines et la Brigade a été réorganisée. »

L'évacuation

Les blessés et les malades furent évacués avant que les troupes rebelles coupent l‘Espagne républicaine en deux (voir Offensive franquiste d’Aragon).

Ordonné le 8 avril 1938, l’évacuation des 589 blessés et malades ainsi que celle des 183 membres du personnel se fait le 9 avril. Seuls deux brigadistes intransportables (le français (Kiki) Jacob SANDLER et l’américain Philipp Detro) restent.

Les deux trains quittent Murcia le 9 avril et arrivent, respectivement, à Barcelone, le 11 et 12 avril 1938. Ils seront rejoints par un troisième parti de Orihuela.

Sources

Gusti Jirku, Nous luttons contre la mort, (brochure, 1937). Elle peut être consultée, sur le site du RGASPI, (référence F.545. Op.2. D.399) - Los niños españoles y las brigadas internacionales (brochure, 1937). Elle peut être consultée à la Bibliothèque « La Contemporaine » - Skoutelsky Rémi; L'Espoir guidait leurs pas (pp.349-350).