NATO Emile
Emile, Louis, Simon Nato est né le 4 juillet 1896 à Limoges (Haute-Vienne). Il était le fils d'un agent de police.
Après des études secondaires, la première Guerre Mondiale le jette dans la tourmente. Il est mobilisé dans l'Infanterie Coloniale puis il intègre l'école militaire. Durant cette période, il semblerait qu'il ait fait partie du 2e Bureau et qu'il ait passé 9 mois au Maroc. Il est démobilisé avec le grade de lieutenant.
De retour à la vie civile, il exerce la profession de représentant et se syndique à la CGTU où il assurera la fonction de secrétaire de la section textile de Lyon puis celle de secrétaire adjoint des Brasseries de la région lyonnaise. Dans le même temps, il adhère au CSR (Comité Syndical Révolutionnaire, structure créée en 1919 au sein de la CGT dont la scission aura lieu en 1921).
Emile Nato adhère au PCF en 1921, cellule n° 4 du 1er arrondissement de Lyon. Membre du comité de la IIIe Internationale, membre du bureau et ayant la charge de la propagande. Il était également membre de l'ARAC. Lors de son départ pour l'Espagne républicaine, il était marié et résidait 6, rue de la Martinière à Lyon (Rhône).
L'Espagne
Il arrive en Espagne le 2 février 1937. Il sera affecté à la 2e Compagnie du Bataillon Henri Barbusse de la 14e BI.
Le 23 février 1937, il est blessé sur le front du Jarama.
Après avoir été nommé brigadier le 2 avril puis lieutenant, il va commander la deuxième Compagnie lors de l’ Offensive républicaine sur Ségovie. Dans les combats, le 31 mai à Valsain, il est de nouveau blessé, aux jambes et aux mains. Il sera cité à l’ordre du jour pour sa conduite : « Très courageux, toujours en avant, blessé, est resté à son poste. » (Le soldat de la République, du 17 juin 1937) Muté au 12e Bataillon, il va remplacer le commandant RABAH OUSSIDHOUM, blessé lors des combats de Cuesta de la Reina et restera à sa disposition ensuite (OJ du 7 janvier 1938).
Il est déclaré inapte au front par une Commission Médicale, à une date non mentionnée. Hospitalisé du 11 au 20 janvier 1938, le commandant de la 14e BI, Marcel Sagnier, dans un rapport daté du 10 février 1938, demande sa radiation des cadres et son renvoi en France, car avec la complicité du capitaine Gardos, il avait émargé et touché deux fois la solde.
Affecté à l’arrière, du 20 mars au 7 avril 1938, il se trouve à Fuentealbilla (Albacete), puis à Benicassim. Affecté à des tâches administratives, il sera par la suite, affecté à la Compagnie de Dépôt de Las Planas.
Une note émanant du service du personnel de la 14e BI datée du 4 avril 1938 qualifie le volontaire Nato de « bon officier mais avec des faiblesses à l'arrière ».
Déjà en décembre 1937, alors que la 14e se trouvait au repos, un rapport de J.G. insistait sur ses faiblesses :
« A été signalé à plusieurs reprises comme élément très peu sérieux n'ayant pas un sens strict de la responsabilité surtout quand il se trouve à l'arrière.
Aime trop les femmes et a une maitresse à Madrid, raison pour laquelle il a abandonné le Bataillon a maintes reprises pour aller à la capitale en profitant du moindre prétexte. A Loeches, a cherché tout de suite à avoir une fiancée. Il n'y a pas des renseignements d'ordre spécial sur sa sobriété et semble moralement normal. Se laisse beaucoup aller dans ses relations avec ses subordonnés et se crée des sympathies capricieuses envers les officiers sous ses ordres. Se laisse très facilement prendre par les « frotteurs » et des adulateurs et il n'est pas rare de le voir émettre des jugements très favorables sur des incapables. Ne connait pas les hommes sous ses ordres. Payé de lui-même, ne cherche qu’à être flatté et ne possède aucune fermeté de jugement. A une très bonne opinion de René BARACHET-LAVILLE (voir la biographie de ce volontaire), de Molina et de Emile BONDOUY (voir la biographie de ce volontaire)]]. A une bonne volonté envers les hommes mais manque de régularité dans les relations avec eux. A signaler que ses hommes le considèrent comme provisoire.
A dit avoir travaillé avec le deuxième Bureau de l'armée d'occupation de la Rhénanie et avoir découvert un complot à l'aide de ses nombreuses relations féminines. »
Dans le document de démobilisation, à la question : « Que penses-tu des 13 points de gouvernement d'union nationale ? », il répond :
« bien du point de vue politique intérieure Espagnole pour les circonstances de guerre présentes. »
A la question « Que penses-tu des Brigades Internationales, de leur organisation politique et militaire et du rôle qu'elles ont joué ? », il répond :
« bonnes dans leur ensemble, des fautes ont été commises mais doivent faire l'objet d'une étude spéciale pour éviter les erreurs futures. Seul le comité central a pouvoir pour les... » (dernier mot illisible)
Emile Nato demande son retour à Lyon où se trouvent ses parents et sa femme.
La Résistance
Sous l'Occupation allemande, il sert dans les FTPF. Il est répertorié sur la liste des résistantes et résistants, dossier administratif référencé GR 16 P 440376, homologué FFL, publiée par le Service Historique du Ministère de la Défense.
Sources
RGASPI (Moscou, F. 545.Op.3 D. 366, Op. 6 D.133 et D.1039)
Service historique du Ministère de la Défense.