Camp de concentration d'Argelès-sur-Mer : Différence entre versions

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Fin janvier 1939, après la prise de Barcelone le 26 par les nationalistes, le mouvement d'exil déjà commencé s'amplifie, c'est ''La Retirada.'' L'installation du camp s'organise alors dans l'urgence. Une centaine de réfugiés espagnols encadrés par 90 gardes mobiles dressent des barrières de barbelés sur la plage pour délimiter des îlots rectangulaires, de tailles inégales, destinés à répartir les futurs internés par catégories. Il y en aura 18 dont le n° 10 réservé aux Brigadistes internationaux.
 
Fin janvier 1939, après la prise de Barcelone le 26 par les nationalistes, le mouvement d'exil déjà commencé s'amplifie, c'est ''La Retirada.'' L'installation du camp s'organise alors dans l'urgence. Une centaine de réfugiés espagnols encadrés par 90 gardes mobiles dressent des barrières de barbelés sur la plage pour délimiter des îlots rectangulaires, de tailles inégales, destinés à répartir les futurs internés par catégories. Il y en aura 18 dont le n° 10 réservé aux Brigadistes internationaux.
  
Le 5 février, la frontière française est enfin ouverte ; les exilés républicains peuvent entrer. De cette date à la prise de contrôle de la frontière espagnole par les troupes franquistes, le 11, environ 260 000 réfugiés pénètrent dans le département des Pyrénées-Orientales. Nous ne possédons pas de chiffres concernant le nombre d'internés au cours des premiers mois tant l'afflux de réfugiés a été important, rapide et imprévu. C'est ce qui explique que le nombre de 2 000 personne prévu dans la capacité d'accueil a été plus que largement dépassé.
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Le 5 février, la frontière française est enfin ouverte ; les exilés républicains peuvent entrer. De cette date à la prise de contrôle de la frontière espagnole par les troupes franquistes, le 11, environ 260 000 réfugiés pénètrent dans le département des Pyrénées-Orientales. ''Du fait de sa proximité avec les deux points de passage les plus importants, Cerbère [25 km] et Le Perthus [30 km], le camp d'Argelès va rapidement concentrer la majorité des flux de réfugiés.'' Nous ne possédons pas de chiffres concernant les premiers mois tant l'afflux de réfugiés a été important, rapide et imprévu. C'est ce qui explique que le nombre de 2 000 personnes prévu dans la capacité d'accueil a été plus que largement dépassé. Ce n'est qu'à partir du mois de mars qu'une comptabilité est organisée par le commissariat du camp. Ainsi, en date du 1<sup>er</sup> mars, il est fait état de 80 000 internés dont 53 900 soldats républicains, 22 300 civils et 3 800 brigadistes internationaux. Si l'on y ajoute les femmes et les enfants, non encore comptabilisés, le chiffre entre mars et juin peut être porté à un peu plus de 100 000 personnes.
  
La division en "îlots" ne signifie pas que sur chacun d'eux
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La division en "îlots" ne signifie pas la présence sur chacun d'eux d'un bâtiment en dur.
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"La majorité des réfugiés dorment dans des cabanes faites à partir de roseaux récupérés sur la plage, sous des couvertures de fortune ou bien à même le sol dans des trous creusés dans le sable. Les premiers robinets d'eau potable ne sont installés qu'en mars 1939 et les premières baraques en bois ne sont construites qu'à partir de mai par les réfugiés eux-mêmes avec du bois de récupération fourni par les troupes coloniales en charge de la surveillance." (''www.memorial-argeles.eu'') Entre juin et septembre, le camp sera fermé temporairement pour permettre la construction de baraques en bois plus durables.

Version du 22 août 2022 à 19:26

L'emplacement du futur camp d'Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) avait été retenu dès 1938 par le gouvernement d'Edouard Daladier. Son éloignement de l'agglomération et les dimensions importantes de sa plage étaient à l'origine de ce choix.

Fin janvier 1939, après la prise de Barcelone le 26 par les nationalistes, le mouvement d'exil déjà commencé s'amplifie, c'est La Retirada. L'installation du camp s'organise alors dans l'urgence. Une centaine de réfugiés espagnols encadrés par 90 gardes mobiles dressent des barrières de barbelés sur la plage pour délimiter des îlots rectangulaires, de tailles inégales, destinés à répartir les futurs internés par catégories. Il y en aura 18 dont le n° 10 réservé aux Brigadistes internationaux.

Le 5 février, la frontière française est enfin ouverte ; les exilés républicains peuvent entrer. De cette date à la prise de contrôle de la frontière espagnole par les troupes franquistes, le 11, environ 260 000 réfugiés pénètrent dans le département des Pyrénées-Orientales. Du fait de sa proximité avec les deux points de passage les plus importants, Cerbère [25 km] et Le Perthus [30 km], le camp d'Argelès va rapidement concentrer la majorité des flux de réfugiés. Nous ne possédons pas de chiffres concernant les premiers mois tant l'afflux de réfugiés a été important, rapide et imprévu. C'est ce qui explique que le nombre de 2 000 personnes prévu dans la capacité d'accueil a été plus que largement dépassé. Ce n'est qu'à partir du mois de mars qu'une comptabilité est organisée par le commissariat du camp. Ainsi, en date du 1er mars, il est fait état de 80 000 internés dont 53 900 soldats républicains, 22 300 civils et 3 800 brigadistes internationaux. Si l'on y ajoute les femmes et les enfants, non encore comptabilisés, le chiffre entre mars et juin peut être porté à un peu plus de 100 000 personnes.

La division en "îlots" ne signifie pas la présence sur chacun d'eux d'un bâtiment en dur. "La majorité des réfugiés dorment dans des cabanes faites à partir de roseaux récupérés sur la plage, sous des couvertures de fortune ou bien à même le sol dans des trous creusés dans le sable. Les premiers robinets d'eau potable ne sont installés qu'en mars 1939 et les premières baraques en bois ne sont construites qu'à partir de mai par les réfugiés eux-mêmes avec du bois de récupération fourni par les troupes coloniales en charge de la surveillance." (www.memorial-argeles.eu) Entre juin et septembre, le camp sera fermé temporairement pour permettre la construction de baraques en bois plus durables.