KUBACKI Stanislas : Différence entre versions
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Version du 5 février 2024 à 23:06
KUBACKI Stanislas Albert Stanislas Kubacki est né le 28 août 1908 à Siaszyce (Pologne). Ses parents étaient paysans sans appartenance politique. Après des études primaires, il émigre en France en 1925 avec ses parents. Il sera employé comme mineur, dans un premier temps à Noeux-les-Mines puis à Lens (Pas-de-Calais). Il s'ouvre à la politique en 1928 au contact de ses camarades de travail. Il a épousé une compatriote, Geneviève Klébek. Un fils, Édouard, est né le 20 mars 1930 à Avion (Pas-de-Calais). La famille est venue habiter à Livry-Gargan (Seine-et-Oise) et il a trouvé un emploi dans une usine de fabrication de radiateurs à Aulnay-sous-Bois (Seine-et-Oise). Il adhère au SRI en 1931, puis au PCF en 1932 à la section locale de Sevran. Devenu secrétaire pour Sevran, Livry-Gargan et Drancy de la section polonaise, de 1934 et 1935, il avait en outre la responsabilité de la propagande, de l'organisation des sans-emplois et du recrutement. Syndiqué à la CGTU de 1934 à 1936, il a été secrétaire de la section locale. Stanislas participe activement aux grèves de février 1934 auprès des ouvriers agricoles polonais auxquels il était très attaché. Durant deux mois de cette année, il a participé aux cours politiques dispensés par le Parti. Il était lecteur de l'Humanité, intéressé plus particulièrement par l'histoire des mouvements révolutionnaires et de la révolution prolétarienne. Il parlait polonais français et espagnol. Un arrêté d'expulsion lui fut notifié le 14 mars 1936 pour menées politiques, coups et blessures, port d'arme, défaut de carnet et rébellion. Avant son départ comme volontaire en Espagne républicaine, il résidait, avec sa femme et son fils, 125, avenue Victor Hugo à Sevran (Seine-et-Oise).
Sommaire
L'Espagne
Stanislas Kubacki arrive en Espagne le 10 octobre 1936 pour "lutter contre le fascisme", par bateau au départ de Marseille (voir article Ciudad de Barcelona). Affecté à la 11e BI, Bataillon Commune de Paris comme délégué de compagnie. Il participe aux combats de la Cité Universitaire, de la Casa de Campo (Bataille de Madrid) puis à ceux pour la Défense de Madrid et à ceux de Guadalajara (décembre 1936 – janvier 37). En avril 1937, ce Bataillon passe à la 14e BI. Lors d'une permission en France, il est arrêté à la frontière et condamné à 3 mois de prison le 24 avril 1937 à Céret (Pyrénées-Orientales). Un nouvel arrêté d'expulsion lui est signifié. De retour en Espagne à une date non déterminée, il est affecté à la 13e BI, Bataillon Dombrowski, comme commissaire de Compagnie, puis nommé responsable du transport avec le grade de lieutenant. Il conserve cette fonction jusqu'en septembre 1938, puis intègre l'Etat-major du Bataillon Mickiewicz comme officier. Avec ce Bataillon, formé le 27 octobre 1937, il participe à la Bataille de l’Ebre jusqu'au 23 septembre 1938, date à laquelle les Brigades Internationales sont retirées du front (voir article Negrin).
Son nom figure sur la liste alphabétique générale des volontaires des brigades internationales avec le n° 5484 et sa nationalité polonaise. On le trouve sur une seconde liste de volontaires polonais, de janvier 1937, avec le n° 443, affilié au PCF et provenant de France. Stanislas Kubacki figure dans l'inventaire général de la cartothèque des volontaires Polonais du 2 mai 1938 avec le n° 1239, son âge : 30 ans, son grade : lieutenant, la mention "provenant de France" et l'observation MBAO (voir BAO). Qualifié selon une note de : très attaché au parti, très dévoué et sincère. Il connaît bien le travail de masse.
Le retour
Interné à son retour en France en 1939 par le gouvernement français, au Camp de concentration d'Argelès-sur-Mer, il est transféré en avril 1939 au camp disciplinaire de Collioure. Il quitte ce camp pour Le Vernet puis celui de Gurs . Déporté en Allemagne, il s'évade du convoi.
La Résistance
Membre de l'Organisation spéciale (OS) du parti communiste clandestin en 1941, puis des FTP-MOI en 1942, alias PIGLOVSKI Stefan et Marian KLEBER. Arrêté par la police française le 7 décembre 1942 avec des notes en Polonais sur des opérations de sabotages. Livré aux Allemands et torturé durant plusieurs jours avant d'être incarcéré à Fresnes, Stanislas Kubacki sera jugé avec les hommes du groupe Manouchian et condamné à mort pour actes de franc-tireur le 18/02/1944. Il sera fusillé avec eux au Mont Valérien le 21 à 15h56. Il laissa une lettre à sa femme et à son fils dans laquelle il écrivait « je meurs pour la liberté, pour la France et pour la Pologne ».
Il a été inhumé au cimetière parisien d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), Carré militaire avenue du sud. Son nom figure sur le monument aux morts de Livry-Gargan, ainsi que sur les plaques commémoratives dans 12 villes de France. La mention "Mort pour la France" lui a été attribuée par le Secrétariat général aux Anciens Combattants, en date du 28 novembre 1945. Il a reçu la Médaille de la Résistance à titre posthume en 1947 et a été homologué GR 16 P 324015 sous-lieutenant des Forces françaises de l’intérieur. Le bataillon polonais des FFI qui participa à la libération de Paris portait le nom de Stanislas Kubacki.
Sources
RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 6. D. 30. D. 726) - RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 6. D. 636. D. 637 et 638) - Mémorial GenWeb.- Site des fusillés du Mont-Valérien - Maitron des fusillés - SHD de Caen cote AC 21 P 64614 - SHD Vincennes - Registres journaliers d'inhumation des cimetières parisiens - Index des décès militaires, 1914-1961 - Rémi Skoutelsky, L'espoir guidait leurs pas, page 307-