BRISSAUD Louis
Louis Brissaud est né le 10 décembre 1900 à Montalieu-Vercieu (Isère). Il était le fils de Louis, tailleur de pierre et de Victorine Bertrand.
Titulaire du Certificat d’Etudes Primaires, exempté de service militaire, il est entré en 1923 aux Chemins de Fer de l’Est (500 ouvriers) comme électricien, à Lyon. Il y restera jusqu’en 1933, et se mettra ensuite à son compte comme artisan électricien.
Il s’éveilla tôt à la vie politique « suite à la lecture du journal La Vague qui luttait pour la paix ». Dès 1917, il était membre des jeunesses socialistes de Lyon, trésorier de la 6e section, et en 1918 adhérent de la section socialiste, membre du comité de la IIIe Internationale avant le Congrès de Tours. Il entra au Parti communiste après la scission comme simple membre jusqu’en 1927, puis secrétaire de cellule, secrétaire de section, membre du comité départemental, enfin responsable permanent à la région de 1936 à 1937. Il participa à Villeurbanne, en juin 1936, à une école régionale durant 15 jours. Il lisait l’Humanité, Russie d’Aujourd’hui, les Cahiers du Bolchevisme.
Adhérent à la CGTU jusqu'en 1923 puis à la CGT de 1923 à 1933, il devint membre du bureau syndical des employés des chemins de fer.
Très actif dans l’aide à l’Espagne à Lyon, notamment dans « l’affaire des grenades et le transport d’armes », responsable pour la région lyonnaise du recensement des volontaires, il était un des membres du comité régional d’aide au peuple espagnol de 1936 à 1937. Il fut membre du Secours Rouge de 1937 à 1938.
Divorcé, il habitait avant son départ pour l’Espagne à Lyon (3e), 158 cours Lafayette, et gagnait environ 1200 F/mois.
L’Espagne
Par le canal du 8 rue Mathurin-Moreau, il arrive le 10 décembre 1937 à pied à travers la montagne Passage clandestin des Pyrénées et rejoint le bataillon d’instruction de la 14BI le 15/12.
Le 10 janvier 1938, il entre à l’école des commissaires politiques des Brigades Internationales à Villanueva de la Jara jusqu’au 18 février. Il est alors affecté à la commission des archives du Commissariat politique de la base d’Albacete, et mis à disposition du dit commissariat jusqu’au 3 mars 1938.
Il est nommé en mars 38 adjoint au commissaire politique de l’hôpital militaire de S’Agaro. C’est au titre de délégué politique du service sanitaire de la 14 BI auprès des blessés qu’il apparaît dans un article du Volontaire de la Liberté du 3 septembre 1938 aux côtés de Maurice Maertens : Maurice MAERTENS, en charge de l’animation politique et culturelle et de l’organisation des rapatriements du groupe franco-belge.
Il connaît les 13 points du gouvernement Negrin et pense que « c’est une arme formidable pour la République par la justesse de ses mots d’ordre pour l’instauration d’un régime démocratique, progressiste, et pour la lutte pour la victoire. »
La politique de Front Populaire en Espagne «est une politique bonne et juste surtout depuis la venue du gouvernement Negrin où elle s’est raffermie et renforcée, elle a réuni toutes les forces sincères pour la libération de son territoire. Elle est l’image et l’exemple de la lutte de tout un peuple en lutte contre l’envahisseur ».
Ce qu’il pense des Brigades Internationales : « Le Front Populaire par sa cohésion et l’application de son programme est la meilleure arme pour lutter contre les forces de régression, c’est la marche en avant vers le progrès et un avenir meilleur des classes laborieuses. Les BI sont l’expression que la solidarité internationale n’est pas un vain mot, et leur organisation politique et militaire ont grandement aidé la République espagnole à se forger une armée populaire, forte et disciplinée ».
Appréciations de ses supérieurs (Maniou, commission des cadres du PCE) : « Bon camarade. D’un caractère emporté et vif. Atteint d’une maladie nerveuse. Pas très fort politiquement. Vieux membre du Parti, d’un très grand dévouement. S’emporte très facilement mais reprend très vite son sang-froid et reconnaît ses fautes. » Durant son engagement, il adhère au PCE.
Dans la cartothèque des volontaires français, il est mentionné « arrivé le 15/12/1937 - TBAO ».
Le retour
Il se marie le 18 décembre 1943 avec Juliette Besson à Pranles (Ardèche).
Il décède le 15 octobre 1981 à Toissey (Ain).
Sources
RGASPI (Moscou, F. 545. Op.6. D.1099 et 1038)