TALVAT Lucien
Lucien Talvat voit le jour le 16 mars 1916 à Paris (5e). En 1935, il perd son père et en 1937, sa mère se remarie.
Après l’obtention d’un brevet élémentaire, Lucien Talvat entre en 1929 à l’école commerciale de Montreuil-sous-Bois (Seine) où il suit des cours de comptabilité et de sténodactylo jusqu’en 1931. Après avoir travaillé à la Samaritaine, il occupe un poste d’aide-comptable pour les studios cinématographiques Gaumont à Paris.
En février 1934, « à la suite des manifestations fascistes et des contre manifestations », Lucien Talvat, dont le père était à la SFIO, développe quant à lui son intérêt pour le mouvement prolétaire et en janvier 1935, il entre aux Jeunesses communistes avant de rejoindre le PCF en octobre 1937. Il milite dans son arrondissement de résidence comme membre de la cellule 1139 dont le secrétaire, Marcel Geigengoltz, est à l’origine de son recrutement. Au sein du Parti, il est responsable pour l’éducation et pendant trois mois, il propose des conférences sur le mouvement ouvrier et sur la situation internationale. Il lit L’Humanité, Correspondance Internationale et Les Cahiers du Bolchévisme, mais également les œuvres de Lénine, Le Capital de Karl Marx, et le Manifeste communiste écrit par ce dernier avec Engels. Son intérêt se porte plus particulièrement sur l’histoire de la Commune de Paris et de la Révolution russe.
Lui-même rédige des articles pour L’Avant-Garde, organe des Jeunesses Communistes de France, et Le Cri des chômeurs, organe de l’Union des Comités de Chômeurs de la région parisienne. Ses papiers ont pour sujet le chômage des jeunes, mais également le sport.
On le retrouve dans la plupart des cortèges lors des manifestations des 9 et 12 février 1934, des 1er mai 1934 à 1937, au Mur des Fédérés sur cette même période. Son activité lui vaut d’être inquiété en 1936 pour avoir, avec un camarade des jeunesses communistes également arrêté, collé des affiches antimilitaristes en opposition au service militaire de deux ans. La 14e chambre correctionnelle de Paris le condamne pour ces faits à 50 francs d’amende.
De 1935 à 1936, Lucien Talvat est responsable des jeunes chômeurs de Paris, secrétaire au comité des chômeurs du 11e arrondissement de Paris et en juin 1935, délégué de Paris à la conférence internationale du travail à Genève. À compter de 1937, il est également membre de la CGT, et du bureau de la section syndicale, et suit les cours de l’école d’apprentissage du syndicat des métaux de la région parisienne. Lucien Talvat adhère également [aussi] à la FSI. Pendant deux ans, il est également affilié à la FSGT et deux années durant, il est membre des Jeunesses communistes où pendant un an il est [sera] secrétaire de groupe du quartier Roquette à Paris (11e). Dans ce même arrondissement, il est secrétaire du quartier Saint-Ambroise puis trésorier du Secours rouge international qu’il rejoint en 1935.
En septembre 1937, il est mobilisé pendant 15 jours à Drachenbronn (Alsace) au 23e régiment d’Infanterie de Forteresse, puis réformé temporaire.
Célibataire, Lucien Talvat résidait au 32 de l’avenue Parmentier dans le 11e arrondissement de Paris.
L’Espagne
Grâce au PC et au comité d’aide à l’Espagne, Lucien Talvat rejoint ce pays le 7 janvier 1938 « pour combattre le fascisme international ».
Le 2 avril, il est incorporé à la 2e compagnie du Bataillon Vaillant-Couturier de la 14e BI, 45e division. Il participe aux combats de Caspe Offensive franquiste d’Aragon et à la Bataille de l’Ebre. Au sein de sa compagnie, il est responsable du Parti et activiste. En février 1938, il entre au Secours Rouge Espagnol à Villanueva de la Jara.
Le 10 août 1938, Lucien Talvat est renvoyé en France pour faire son service militaire.
La II Guerre Mondiale
Mobilisé en septembre 1939, il est fait prisonnier le 21 juin 1940 et emprisonné jusqu’en 1945.
==Sources==
RGASPI (Moscou F.545 Op.6. D.35 et D.1413)- Paloma Fernandez, Le retour et l’action des anciens volontaires français des Brigades Internationales en région parisienne de 1937 à 1945, mémoire de maîtrise, 1983-1984, p 180