FRANCOIS Alfred

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Alfred FRANCOIS en Espagne.jpg

Alfred Eugène FRANCOIS est né le 21 mai 1910 à Fieulaine (Aisne), son père Joseph Alfred était manouvrier (ouvrier manuel qui travaille à la journée), sa mère Marie Aurore Deballe, manouvrière.

Il avait effectué son service militaire en 1930 à Arras au 3e Régiment du Génie. Ayant des connaissances comme artificier il fut démobilisé avec le grade de caporal-chef.

Il exerçait la profession de régleur d’organes automatiques et avait commencé à travailler chez Renault (35 000 ouvriers) où il suivit une formation professionnelle durant 2 ans. Il fut ensuite embauché chez Thomson-Houston (1 200 ouvriers) rue des Favorites à Paris 15e pour un salaire mensuel de 1 200 Francs. Il était adhérent au syndicat CGTU puis CGT de la métallurgie : secrétaire de la section syndicale d’usine durant 2 ans, membre du Conseil Central du syndicat de la Métallurgie, membre de l’union syndicale locale de Paris 15e ; il avait participé activement aux grèves du 12 février 1934 et de 1936.

Il s’était intéressé au mouvement ouvrier dès 1932, et avait adhéré au PCF fin 1934, influencé par les événements de février. Après avoir milité à la cellule Thermopyles du 14e arrondissement où il habitait, il devint responsable politique de la cellule 1509 Thomson Favorites de 1936 jusqu'à son départ pour l'Espagne.

Il était lecteur de plusieurs journaux et revues :" L’Humanité", "Le Populaire", "La Vie Ouvrière", "Regards", "La Correspondance Internationale", "Cahiers du Bolchévisme", et de livres sur la doctrine communiste : "Le Capital", ou sur le léninisme. Les questions syndicales l’intéressaient particulièrement, et il écrivait régulièrement des articles dans des journaux syndicaux ou de cellule communiste. Afin de parfaire ses connaissances politiques, il a suivi une école de section en 1932. Avant son départ pour l'Espagne républicaine, il était veuf avec un enfant et habitait 66 rue Castagnary à Paris 15e.

L’Espagne

Après être passé par la rue Mathurin Moreau pour s’enrôler, il arrive en Espagne le 1er mars 1938, via Massanet (dans sa biographie militante qu'il complète le 11 juillet 1938, il indique que son arrivée en Espagne a lieu le 27 février 1938). Le 3 mars, il est à Albacete d'où il rejoint le centre de formation de Villanueva de la Jara. Il adhère au P.C.E et au S.R.I. à son arrivée.

D’abord affecté à la 12BI, un mois plus tard, le 2 avril 1938, il est muté au 2e Bataillon Vaillant-Couturier de la 14BI et désigné responsable du Parti de son bataillon.

Il prend part aux combats de Caspe Offensive franquiste d’Aragon, Gandesa, Tivenys de mars à mai 1938, puis à la Bataille de l’Ebre de juillet au 24 septembre : Campredo, (au repos à La Cava dans le Delta de l’Ebre du 3 août au 6 septembre), Corbera du 7 au 24 septembre.

Dans le document qu'il complète lors de sa démobilisation, aux questions qui lui sont posées sur le Front Populaire en Espagne, il répond qu’il en a «

une bonne opinion qui conduira le peuple à la victoire et qui installera vraiment un régime démocratique /blockquote>» Sur les Brigades Internationales, leur organisation politique et militaire et leur rôle en Espagne :«

une organisation militaire qui a servi de base à l’armée espagnole ; politiquement, a permis une solidarité plus grande envers le peuple espagnol

Appréciations de Lucien Bigouret, Lucien BIGOURET responsable du Comité de Parti de la Brigade : « en tant que soldat s’est toujours comporté courageusement. Responsable du PC dans son bataillon, a toujours fait le maximum pour réaliser cette tâche. Nommé responsable du Parti, il s’est démontré comme un bon organisateur. Il a su faire dans son bataillon un excellent travail politique qui a contribué à augmenter la valeur militaire de cette unité qui s’est bien comporté au cours des combats de Corbera. Courageux, discipliné et sérieux, il a seulement un caractère un peu emporté. L’ensemble des camarades a une excellente opinion de lui ».

Le retour

Il se remarie le 30 mars 1940 avec Germaine Eugénie Lenud à la mairie du 13e arrondissement de Paris.

La Résistance

Alfred François fut arrêté pendant la drôle de guerre puis interné à Fort-Barraux (Isère). Militant actif dans la résistance parisienne avec sa femme Germaine (homologuée RIF par le SHD), Alfred François assurait la liaison avec les grandes entreprises du 13e arrondissement. Ils participèrent ensemble à une manifestation au cinéma Palace-Italie, en juin 1943, et à la commémoration du 14 juillet suivant. La police arrêta Alfred le 1er novembre 1943 et perquisitionna son domicile 61, avenue des Gobelins où sa femme fut interpellée. Il fut torturé puis déporté. Germaine, internée, réussit à s’évader.

Il est répertorié sur la liste des résistantes et résistants, homologués RIF mouvement Front National, dossier administratif référencé GR 16 P 233132, publiée par le Service Historique du Ministère de la Défense.

En 1978, Alfred François était membre de l’AVER. Vérificateur mécanicien, il habitait le 13e arrondissement de Paris.

Sources

RGASPI (Moscou, F.545. Op.2. D.303) - RGASPI (Moscou, F.545. Op.6. D.34. 36. 44 et 1189) - Archives départementales de l'Aisne, Etat civil cote 1E 0360, acte de naissance n° 8 du 22 mai 1910 - Archives départementales de Paris, cote 13M316 acte de mariage n° 378 du 30 mars 1940 - Service historique de la Défense, Vincennes - https://maitron.fr/spip.php?article114108‎