TCHANG JOUI Sou
Ce volontaire est né le 16 janvier 1893 à Ytai (Chine). En Chine, il avait fréquente l'école primaire. En 1911, il s'engagea pour six ans dans l'infanterie.
Son engagement terminé, il quitta la Chine et arriva en France en 1917 où il participa à la 1ère Guerre Mondiale.
« L'ambiance des ouvriers français et la propagande d'étudiants chinois » l' avaient éveillé à la vie politique en 1925. il adhère au parti communiste chinois la même année. Il lit des livres marxistes en chinois (Vie de Karl Marx, …) et le journal L'Humanité.
Il travaillait aux usines Renault où il gagnait 65 francs par jour. Membre de la CGT, il participa à toutes les grèves de 1936.
Célibataire, il demeurait 13, rue Traversière à Boulogne-Billancourt (Seine).
L'Espagne
Il arrive en Espagne le 28 novembre 1936 pour « aplastar al fascismo » (écraser le fascisme).
Il est affecté comme brancardier au service sanitaire de la 14e BI.
Blessé lors de la tentative de prise du fortin franquiste sur la colline de Matabueyes ( voir Offensive républicaine sur Ségovie) , le docteur Balk, dans un article intitulé « Notre poste de secours » (le Soldat de la République, n°42 du 1er août 1937) en fait le récit :
« Après le deuxième [obus], quelqu'un crie « Tchang est blessé ». Nous nous sommes tous précipités ver lui. Il était là, debout, quelque peu hébété par le choc, mais souriant- notre grand ami du Nord chinois. Ce n'était pas grave. On le pansa. Non, il ne voulait pas être évacué. Il reste.»
En février 1937, il avait adhéré au SRI (voir Solidarité). Il avait été nommé caporal à une date non déterminée.
C'est lui qui signe la réponse à l'article paru dans Le soldat de la République (n° 6 du 27 février 1937) ( voir Tien LIOU HIN) :
«Sur le journal de Brigades, on a écrit que nous étions des hommes très courageux; nous croyons, camarades que vous exagérez. Nous vous remercions infiniment de votre bon sentiment, mais nous croyons n’avoir fait que notre devoir. Nous sommes tous venus en Espagne pour défendre le peuple espagnol contre le fascisme; nous ne devons ne devons donc pas faire de différence entre les camarades des divers pays: nous devons tous avoir la même idée, le même cœur.
Nous deux, Liou et moi, nous avons remarqué que les camarades qui étaient en premières lignes méritaient beaucoup plus que nous, et à l’avenir nous nous efforcerons de faire beaucoup plus que cette fois pour mériter l’éloge que l’on nous a fait. Soyons tous unis par le même cœur pour gagner la lutte antifasciste!
Tchang»
Sources
RGASPI (Moscou, F.545. Op.6. D. 45 et D.580) – Le Soldat de la République;