LAGUNAS Simon

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Simon Lagunas est né le 23 juin 1912 à Marseille. Son père, ouvrier sculpteur sur bois, Julian Lagunas, était un démocrate sans aucune affiliation à un parti. Sa mère était décédée lors de son départ pour l’Espagne.

Titulaire du Certificat d’Etudes Primaires, Simon Lagunas parlait français et espagnol.

Mobilisé en 1933, il était affecté au 361e RAIP de Commercy. Il était pointeur sur canon 15,5.

Il travaillait à la fabrique de meubles Saint-Anne de Marseille en tant que sculpteur sur bois. Cette entreprise employait une vingtaine d’ouvriers. Il gagnait 250 francs par semaine. Il était secrétaire adjoint du syndicat de l’ameublement CGT. Il participe au mouvement de grève de 1936.

Simon Lagunas a commencé à s’intéresser à la vie politique en 1934 et a adhéré , cette même année au PCF. Il participait activement à la vie de la cellule de Saint-Loup Village qui se réunissait au bar de la Cascade. Il était chargé des relations avec la JC.

Il a suivi des « cours de marxisme » pendant quelques mois en 1936. C’était un lecteur de l’Humanité, l’Avant-Garde et des Cahiers du Bolchevisme.

Il a lu des livres de la Bibliothèque Lénine et quelques ouvrages de K. Marx. Il s’intéressait particulièrement à l’économie politique.

Il était également membre du Comité Amsterdam-Pleyel et des Amis de l'Union Soviétique.

Simon Lagunas demeurait 34, Avenue Florain à Saint-Loup (Marseille).

L’Espagne

Il part avec un autre membre de sa cellule, Paul LUCCHESI (voir la biographie de ce brigadiste)

« Les responsables du rayon nous avaient chargés (comme beaucoup d’autres camarades) de prospecter des volontaires pour les B.I.. Ce que nous fîmes .Cependant un jour, après mure réflexion, nous décidâmes tous deux d’être volontaires pour l’Espagne. Cette décision souleva la réprobation unanime des dirigeants du rayon qui ne voulaient pas que le Parti soit affaibli par le départ de ses cadres. […] Après quelques jours d’hésitation nous passâmes outre leur avis et en novembre 1936 nous partions tous deux pour l’Espagne. » (Lettre du 28 mai 1891)

Simon Lagunas arrive en Espagne le 7 décembre 1936 pour « defender le causa del proletariado mundial » (pour défendre la cause du prolétariat mondial).

Il est affecté à la 3e Batterie de la 14e BI.

Au 1er septembre 1937, il est affecté à la Batterie du groupe Anna Pauker de la 35e Division.

D’abord servant de pièce, pointeur, téléphoniste puis secrétaire de batterie, il deviendra sergent (mai 1937) et terminera comme lieutenant de tir (septembre 1938). Il participe aux combats de Cordoue, Madrid, Teruel, à l’offensive républicaine sur Zaragoza, et aux combats de Balaguer (Offensive franquiste d’Aragon) et de l’Ebre (Gandesa, la Fatarella).

En mars 1937, sur le front du Jarama, il adhère au SRI (voir Solidarité).

Répondant aux diverses questions sur sa fiche de démobilisation datée du 4 novembre 1938, il précise qu’il a lu et étudié les 13 points du Gouvernement d’Union Nationale de Negrin. Il pense que :

«  Les 13 points du gouvernement sont l’expression de la volonté et de l’unité de tout le peuple espagnole. Ils démontrent la juste ligne politique suivie [par] son gouvernement et sa volonté de créer une Espagne nouvelle. »

Il opine que :

« Le front Populaire en Espagne a scellé l’union des différents partis politiques et organisations syndicales ; il a abolit toutes les divergences qui existaient entre elles, et a permis de former un bloc infranchissable face à ‘invasion fasciste. »

Sur le rôle des brigades, il affirme :

« Les Brigades ont été un facteur considérable pour l’organisation militaire, et l’exemple au feu de nos camarades espagnols, en même temps qu’elles lui ont permis de créer son armée populaire. L’organisation politique et militaire des BI ont fait de grands progrès depuis 1936, mais il existait encore certaines lacunes, et beaucoup de travail était nécessaire pour avoir une organisation parfaite. »

Qu’a-t-il appris en Espagne ?

"J’ai appris qu’un peuple qui est uni et qui sait pourquoi il lutte est un peuple invincible, et j’ai vu que les mots d’ordre lancé par le parti communiste ont été très juste soit dans le domaine Politique comme Militaire."

Il fait partie du convoi des volontaires rapatriés sur la région sud-est le 12 novembre 1938.

L’Espagne au cœur

Militant de l’AVER, il va agir avec la section de l’AVER pour qu’une rue de Marseille soit donnée à son compagnon de lutte Paul Lucchesi.

Sources

AVER (MRN, archives de l’AVER, lettre du 28 mai 1981)

RGASPI (BDIC, Mfm 2 bis, 545.6.1041 et 1043)