Brunete
Brunete (juillet 1937) est le cadre de la plus grande offensive républicaine depuis le début de la guerre. Le nom de la bourgade va être associé à cette offensive qui donnera son nom à la Bataille.
Brunete était en 1936, une paisible bourgade (1556 habitants en 1935) à environ 40 kilomètres à l’ouest de Madrid. Dans leur marche sur la capitale, les troupes rebelles s’en emparèrent le 30 octobre 1936
Toutes les brigades (11e, 12e, 13e, 15e et 150e) vont y participer excepté la 14e BI. L’absence de celle-ci s’explique par les mauvais rapports existant entre le général Walter et le lieutenant-colonel Jules DUMONT après l’échec de l’Offensive républicaine sur Ségovie.
Trois bataillons français vont y participer : le Bataillon Henri Vuillemin de la 13e BI commandé par Robert Lhez, le Bataillon Six-Février de la 15e BI commandé par Gabriel Fort et le Bataillon André Marty de la 150e BI, commandé par Emile Boursier.
L’attaque commence dans la nuit du 5 au 6 juillet. Les troupes républicaines reprennent Brunete le premier jour des combats, Villanueva de la Cañada, Quijorna, Villanueva del Pardillo (10 juillet).
La prise de Brunete a un grand écho dans la presse mondiale, la reprendre devient alors essentiel pour les franquistes.
« L’aviation italo-allemande donne à fond, du 11 au 12 juillet, les Capronis et les escadrilles de la légion « Condor » attaquent sur la ligne de contact et les arrières républicains et opèrent sur les aérodromes de Quintanar de la Orden, Tembleque et Alcala de Henares. » La maîtrise du ciel devient fasciste.
A partir du 16 juillet les rebelles relancent une puissante contre-offensive.
Des combats acharnés ont lieu et cela malgré la supériorité aérienne de l’aviation fasciste. Les combats autour des collines « Romanillos » et son couvent fortifié, de « Mosquito » vont devenir tristement célèbres.
Des attaques, ordonnées par l’état-major républicain, soulèvent des protestations. Fernand Belino est arrêté pour s’être plaint. Les volontaires britanniques de la 15e BI « réduits à 80 sur un effectif de 700 rouspètent et refusent de monter à une nouvelle attaque. Fait plus grave, la 13e BI, refusant de remonter au combat, est désarmée et dissoute.
Le 23 juillet, les franquistes reprennent Brunete. Le 27 la bataille prend fin. Elle sera la dernière grande bataille autour de Madrid.
Les pertes ont été très importantes. Le nombre de blessés et de morts est estimé à environ 20 000 du côté républicain. Parmi les morts figurent, Oliver Law, le premier noir américain a commander un bataillon comprenant des soldats américains blancs, le légendaire George Nathan, la journaliste Gerda Taro...
Delperrié de Bayac tire un bilan : « Au total : un peu du terrain conquis a été conservé, ce qui ne peut être considéré comme un succès car cela aboutit à allonger le front sans avantage appréciable. L’offensive des nationalistes contre Santander a été retardée de plusieurs semaines, mais n’a pas été rendue impossible. Les pertes ont été hors de proportion avec les résultats. Pour la République, c’est donc un échec » (Delperrié, p. 305)
Certains délégués qui assistent à la session de Madrid du IIe congrès international des Ecrivains pour la défense de la culture vont aller sur le terrain de la Bataille (voir la Catégorie Evènements)
Sources
Delperrié de Bayac, Les brigades internationales, Fayard, 1968 (cap. 14, pp 291-305) - Skoutelsky Rémi, l’Espoir guidait leurs pas, Grasset, Paris 1998 (pp 93-4) - AVER, Epopée d’Espagne, Paris, 1956 (pp 128-132, avec une carte)